Dispositifs MAST
Les jeunes migrants de 16 à 18 ans sont, soit directement scolarisés en établissement, soit accueillis dans différents dispositifs. Mais parmi ces jeunes, la part de jeunes non scolarisés antérieurement (NSA) ou très peu scolarisés a augmenté. Allophones ou francophones, ils sont analphabètes ou illettrés et ne maîtrisent pas suffisamment la culture scolaire pour pouvoir intégrer les dispositifs existants. Dans leur grande majorité, ils espèrent entrer en apprentissage afin d’être financièrement autonomes le plus tôt possible tout en accédant à une qualification.
Après une phase expérimentale entre mars et juin 2017 au LP les Savarières à Saint-Sébastien sur le volet scolaire qui avait accueilli 24 jeunes, le déroulement et les résultats encourageants ont permis d’envisager un déploiement académique.
L’objectif était de construire des dispositifs d’accompagnement permettant de répondre aux besoins spécifiques des jeunes ciblés en termes :
- D’acquisition des bases minimales de la langue française
- D’acquisition des compétences leur permettant d’intégrer une formation qualifiante ou pré-qualifiante
- De compréhension de l’environnement social et économique afin de faciliter leur intégration.
Il est donc nécessaire d’apporter à ces jeunes migrants :
- Les bases de la langue française (pour ceux qui en ont besoin ou leur renforcement pour les autres)
- Un début d’alphabétisation qui leur permette de se repérer à l’écrit et d’aborder une formation qualifiante ou pré-qualifiante
- Les éléments favorisant leur intégration sociale, citoyenne et professionnelle.
C’est ce que proposent les 5 MAST de l’Académie (1 par département).
Elle se veulent une 1ère marche dans le parcours intégratif de ces jeunes migrants qui, compte tenu de leur niveau scolaire, n’ont pas accès aux dispositifs existants. Le but est, pour eux, d’acquérir les premières bases leur permettant de poursuivre vers une qualification.
Préconisations du Conseil de l’Europe
Le volume complémentaire au cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL) de 2021 a actualisé les préconisations européennes quant aux orientations des descripteurs pour la médiation, l’interaction en ligne, la compétence plurilingue/pluriculturelle.
Le CECR fait non seulement la promotion de l’enseignement et de l’apprentissage des langues comme moyens de communication, mais il propose aussi une nouvelle vision, plus large, de l’apprenant. Il présente l’apprenant/utilisateur de langues comme un « acteur social », agissant dans le milieu social et exerçant un rôle dans le processus d’apprentissage. Cela signifie un réel changement de paradigme à la fois dans la planification des cours et dans l’enseignement, par la promotion de l’implication et de l’autonomie de l’apprenant.
L’organisation proposée par le CECR est plus proche de l’usage de la langue dans la vie réelle, fondée sur l’interaction et impliquant la co-construction du sens. Les activités sont présentées selon quatre modes de communication : réception, production, interaction et médiation. Avec la perspective actionnelle du CECR, on passe des programmes fondés sur une progression linéaire à partir des structures du langage ou d’un ensemble de notions et fonctions prédéterminées, à des programmes fondés sur des analyses de besoins, des tâches de la vie réelle bâties sur des notions et des fonctions choisies délibérément. L’idée est de concevoir des programmes et des cours fondés sur des besoins de communication dans le monde réel, organisés autour de tâches de la vie réelle à l’aide de descripteurs « Je peux (faire) » qui représentent des objectifs pour l’apprenant. (Extrait de CADRE EUROPÉEN COMMUN DE RÉFÉRENCE POUR LES LANGUES : APPRENDRE, ENSEIGNER, ÉVALUER Volume complémentaire 2021)